Diabète: un traitement structuré qui soigne mieux et coûte moins

C’est désormais prouvé: les patients diabétiques suivis dans un cadre structuré vont mieux, tout en générant moins de dépenses de santé. Une étude suisse met en lumière les atouts d’une prise en charge intégrée.

, 24 avril 2025 à 09:10
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De meilleurs résultats dans la prise en charge du diabète grâce à un suivi structuré | Image: Towfiqu barbhuiya/Unsplash
D’après une récente étude, une approche structurée du traitement du diabète de type 2 s’avère particulièrement prometteuse sur le long terme. L’Institut d’économie de la santé de Winterthour (WIG) de la ZHAW s’est penché sur ce concept de prise en charge spécifique, avec des résultats probants: la qualité des soins a pu être durablement améliorée, tout en réduisant significativement les coûts.
L’analyse a porté sur un programme de traitement structuré, mis en œuvre conjointement par la caisse-maladie Swica et les cabinets médicaux de Medbase. Ce programme est appliqué depuis 2018 aux patients atteints de diabète de type 2.
L’Institut a comparé les données de facturation de Swica pour les patients intégrés au programme à celles d’un groupe témoin ne bénéficiant pas d’un dispositif de Managed Care. Les données anonymisées des consultations dans les cabinets Medbase ont également été analysées.
Le rapport détaillé est consultable en ligne: doi.org/10.21256/zhaw-32830

Une baisse des coûts de 11,8%

Les données de facturation de 2023 révèlent une mise en œuvre toujours plus systématique des recommandations médicales. Celles-ci incluent, entre autres, la mesure régulière de la glycémie, un profil lipidique annuel, le suivi de la fonction rénale et un examen ophtalmologique tous les deux ans.
Chez les patients suivis dans le cadre du programme structuré, la hausse des coûts de santé a été significativement plus faible que dans le groupe de contrôle. Dès la troisième année suivant l’introduction du programme, les économies annuelles par patient oscillaient entre 1'500 et 2'000 francs. En 2023, l’économie moyenne s’élevait à 1'873 francs par personne, soit une réduction de 11,8 % des coûts moyens de traitement par rapport au groupe témoin.
Depuis 2018, la proportion de patients dont le traitement est entièrement conforme aux lignes directrices a nettement progressé, en comparaison avec le groupe de contrôle. Cet effet positif est apparu dès l’introduction du programme et s’est maintenu, voire légèrement renforcé, au fil des années.
Comment fonctionne ce concept de traitement du diabète?
Le programme repose sur un plan de traitement individualisé, fondé sur un accord entre les professionnels de santé et le patient concernant les objectifs thérapeutiques. Ce cadre donne lieu à des mesures personnalisées telles que le traitement médicamenteux, des rendez-vous de conseil, des examens de contrôle réguliers ou encore des séances de physiothérapie.
Le traitement est documenté, régulièrement évalué et adapté si nécessaire. Grâce à une prise en charge par une équipe interprofessionnelle, les patients bénéficient d’un accompagnement plus étroit et de conseils plus approfondis que dans une prise en charge classique, limitée à un seul médecin.

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