L’Hôpital du Valais mise sur la zoothérapie

La zoothérapie s’intègre progressivement aux soins psychiatriques: au CHVR, des séances avec chiens et chevaux font partie de l'accompagnement des jeunes patients.

, 17 mars 2025 à 14:51
image
Amandine Emery, Jessica Vergères et Kathleen Bagnoud, infirmières zoothérapeutes | Image: Hôpital du Valais, DR
L'Hôpital du Valais intègre la zoothérapie aux soins proposés à ses patients. Cette discipline, reconnue et de plus en plus étudiée, adopte une approche thérapeutique des interactions entre individus et animaux, notamment dans le domaine de la santé mentale.
Depuis plus d’un an déjà, le Service de Psychiatrie et Psychothérapie de l’Enfant et de l’Adolescent du Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR) propose des séances de zoothérapie aux enfants et aux jeunes.
À l’origine de ce projet, trois infirmières de l’Unité de pédopsychiatrie de l’hôpital de Sierre: Amandine Emery, Jessica Vergères et Kathleen Bagnoud. D’abord lancé sous forme de projet pilote, ce programme a rapidement montré ses bienfaits.
C'est notamment parce qu'il offre un moment d'évasion du quotidien hospitalier: «Rien que de sortir de l’hôpital pour accompagner le chien en balade permet aux jeunes de penser à autre chose» explique Jessica Vergères. «Nos séances d’équithérapie se déroulent à l’écurie Aéno d’Arbaz, un lieu magnifique en pleine nature. Nos patients sont toujours ravis de découvrir ce cadre de travail. Ici, ils se sentent dans une bulle hors du temps», ajoute Amandine Emery.

Le patient devient acteur

La zoothérapie favoriserait notamment l’estime de soi des jeunes patients. En prenant soin de l’animal, ils prennent aussi soin d’eux-mêmes. Amandine Emery l’a souvent observé: «Pendant les séances il y a une inversion des rôles, c'est le patient qui devient le soignant et l'animal qui devient le soigné.»
«Pendant les séances il y a une inversion des rôles, c'est le patient qui devient le soignant et l'animal qui devient le soigné.» —Amandine Emery, infirmière et zoothérapeute
Kathleen Bagnoud se souvient d’un moment marquant: «Lors d’une balade, le chien s’est fait piquer par une abeille. C’est la jeune patiente qui m’a rassurée en me disant que tout allait bien se passer.»
La thérapie, qui se déroule sur plusieurs semaines, permet au patient de devenir acteur. C'est d'ailleurs lui qui, à la fin de chaque séance, fera un retour d'expérience sur ses ressentis et une synthèse des apprentissages.
«Ce qui nous pousse à continuer et à vouloir développer ce projet, c’est de voir les jeunes interagir avec joie avec les animaux, de les voir s’ouvrir, sourire et retrouver de la confiance», souligne Kathleen Bagnoud.

Une communication facilitée

La zoothérapie joue un rôle clé dans l’expression des émotions des jeunes patients, en leur offrant un espace de parole plus naturel et dénué de tout jugement. Face à un animal, ils se sentent souvent plus libres d’exprimer ce qu’ils ressentent. «C’est beaucoup plus facile pour le jeune de parler de l’animal ou par l’animal que de parler directement avec le soignant. Parfois, nos patients arrivent à se confier au chien et non au soignant, ce qui nous permet de commencer à travailler sur leurs émotions» explique Kathleen Bagnoud.
Au-delà de cette dimension affective, la communication avec l’animal permet aux jeunes de développer des compétences essentielles. Ils apprennent à identifier le caractère propre de l’animal, à poser des limites, à s’affirmer et à dire non, autant d’aptitudes précieuses dans leur quotidien.
Intégrée à un accompagnement thérapeutique global, la zoothérapie s’articule avec d’autres approches, notamment la psychomotricité. Les progrès réalisés en séance sont consolidés par un suivi pluridisciplinaire et peuvent être poursuivis en ambulatoire.
À terme, les trois infirmières espèrent voir la zoothérapie devenir une ressource accessible à tous les patients du Pôle de psychiatrie et psychothérapie.

Zoothérapie en pédopsychiatrie: une nouvelle approche thérapeutique en pédopsychiatrie | Hôpital du Valais

Ailleurs en Suisse romande

Les «dog-teurs»: une pratique grandissante au CHUV. Intégrés aux soins en neuro-réhabilitation et en psychiatrie, les chiens de thérapie jouent un rôle clé dans la prise en charge des patients au CHUV. Une initiative désormais encadrée et amenée à se développer.

Partager l'article
  • Share
  • Tweet
  • Linkedin
  • Whatsapp
  • Telegram
Commentaire

Abonnez-nous et recevez notre newsletter chaque semaine.

ou

Quelle est votre profession?

Où travaillez-vous?*

undefined
undefined

*Ces informations sont facultatives et seront traitées de manière anonyme.
Pourquoi les demandons-nous?
Medinside vous offre un service gratuit d'informations et de contributions. Pour maintenir ce service, nous dépendons de la publicité. Notre objectif est que vous ne voyiez sur Medinside que des publicités pertinentes, adaptées à vos centres d'intérêt. En recueillant des informations sur le profil général de notre audience et en les traitant de manière anonyme, nous permettons à tous d'en bénéficier: vous, chers lecteurs et chères lectrices, ainsi que nos partenaires et nous. Merci!


Plus d'informations sur ce sujet

image

Canton de Genève: l’Hôpital psychiatrique va faire peau neuve

Le Conseil d’État genevois a dévoilé le réaménagement du site de Belle-Idée à Thônex. Parmi les projets phares: EviPsy, un hôpital psychiatrique de soins aigus.

image

CHVR: nouveau médecin-chef du Service de réadaptation

Le Centre Hospitalier du Valais Romand nomme un nouveau médecin-chef du Service de réadaptation musculosquelettique: Giulio Bertero.

image

Tarmed: hausse des tarifs en Valais après un litige de huit ans

Le Conseil d’État relève la valeur du point Tarmed, une décision qui génère des revenus supplémentaires mais qui reste en deçà des attentes des prestataires de soins.

image

Postes supplémentaires à l'Hôpital du Valais: après les soins, les urgences

Le chef du Département de la santé valaisan, Mathias Reynard, prévoit d'augmenter le personnel des urgences.

image

Hôpital du Valais: 30 postes infirmiers supplémentaires

Le canton accorde 6,6 millions de francs pour 2025 afin d'améliorer les conditions de travail à l'Hôpital du Valais.

image

Affluence aux urgences: l'Hôpital du Valais informe en direct

L’Hôpital du Valais affiche en ligne et en temps réel le taux d’occupation de ses urgences pour mieux répartir les admissions et limiter les attentes.

Du même auteur

image

Assurances complémentaires: l’alerte des médecins romands

Face aux refus de prise en charge des assurances privées et aux baisses de remboursement, les spécialistes vaudois dénoncent une situation qui «prend en otage les patients». Dans une lettre ouverte, ils interpellent la FINMA.

image

Le personnel infirmier français devrait gagner en autonomie

Consultations, diagnostics, prescriptions: en France, les infirmières et infirmiers devraient bientôt voir leurs compétences élargies grâce à une nouvelle loi adoptée à l'unanimité par l’Assemblée nationale.

image

Les EMS face à la pandémie: protéger sans isoler?

Interruption des visites, tests insuffisants, manque de matériel… Les EMS genevois ont été en première ligne face à la pandémie. Une étude analyse les stratégies mises en place et questionne l’efficacité des mesures les plus strictes.